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Il y a des jours

Il y a des jours où je me sens invincible. Je me sens à ma place.

A ma place dans la famille qu'on a créé, dans mon rôle de maman et d'épouse.

A ma place dans notre couple qui demande de l'attention et de la tendresse.

A ma place dans ce bureau que j'ai adopté et auprès de tous les couples que j'ai la chance d'accompagner.

A ma place devant des centaines de personnes pour célébrer l'amour et le partage.

A ma place, entourée de mes amis avec qui je ris et je m'épanouis.

A ma place dans mon rôle de soeur qui évolue à chaque fois.

A ma place dans ce corps qui est le mien et que j'apprivoise chaque jour.


Et puis il y a des jours où je ne me sens pas assez.

Pas assez jolie/mince/drôle

Pas assez organisée/compétente/rigoureuse ou disciplinée

Je me sens seule, fatiguée, découragée.

Je me sens au pied de montagnes infranchissables.

Pas assez connectée à la réalité, pas assez adulte.

Pas assez cool ou pas assez stricte


Et puis comme la vie est un cycle, comme j'apprends à me connaître et que je me fréquente depuis 30 ans, je sais que ces sentiments s'estompent.


Je respire, je prends le temps. Je laisse la place à toutes ces parties de moi, même celle qui se demande si les pingouins ont des genoux. J'apprends l'auto-bienveillance et ça marche...un tout petit peu.


Comme tous, je suis tourmentée, parfois angoissée et paniquée, souvent en plein doute. Depuis quelques années maintenant, j'apprends à l'accepter. Et à l'exprimer. A oser montrer ma vulnérabilité et ma sensibilité. Mes questionnements et mes failles.


Cette semaine j'ai pris un coup. Un uppercut. Voilà quelques années que je mets mon énergie au service de coeur au carré. J'ai accompagné près de 40 couples, tous avec leurs histoires, leurs parcours et leurs particularités. Pour la première fois j'ai été empêchée de célébrer leur mariage .

La quarantaine. Wahou. Je suis en pleine santé, mais confinée.


J'ai paniqué, j'ai manqué d'air. j'ai pleuré, un peu hurlé aussi. Je ne pouvais pas passer ces coups de fil aux amoureux pour le dire que je ne pourrais pas célébrer leur mariage du lendemain ou de même de la semaine suivante.


Et puis j'ai respiré. Eclairci mes idées, vider mes larmes et demandé de l'aide. J'ai découvert que j'avais les ressources en moi pour affronter cela, pour gérer la crise et inventer des solutions. Que la terre ne s'arrêtait pas de tourner.


Putain que la vie est parfois bancale. Purée ce que l'humain a de ressources en lui.



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